Même le fœtus encore dans le ventre de leur mère bâille. Ce phénomène totalement involontaire, irrépressible et contagieux évoque souvent de l’ennui, de la fatigue ou de la lassitude. Si auparavant, l’on pensait que bâiller permet d’oxygéner le cerveau, cette idée est aujourd’hui totalement écartée. Ce réflexe aurait plutôt un effet thermorégulateur pour stimuler la vigilance. Nous vous en disons plus sur ce curieux phénomène.
Pourquoi bâille-t-on ?
Encore le siècle dernier, nous pensions que bâiller permettait d’oxygéner le cerveau. La théorie d’Hippocrate affirme justement que comme la fonction d’une cheminée, bâiller permettait d’inspirer du bon air, et d’en expirer du mauvais. Ce n’est qu’en 1980 suite aux études de deux psychologues américains que l’on a découvert que c’était faux. Effectivement, ils rapportent que le phénomène est étroitement lié à la somnolence ou à la phase d’éveil.
En d’autres termes, la baisse de vigilance provoque ce réflexe qui va s’assurer de nous reconnecter avec le monde qui nous entoure. Pourquoi on bâille donc ? Tout simplement pour se réveiller ! Une théorie qui explique pourquoi nous bâillons surtout pendant l’ennui, la digestion ou encore le jeune.
Pourquoi on bâille : pour le plaisir
D’une certaine façon, bâiller fait du bien, surtout lorsqu’il est accompagné d’un étirement musculaire. D’ailleurs, il se manifeste souvent durant les moments propices à la détente : après un repas ou avant le sommeil et la sieste. En général, il aide à mieux réguler l’hypertension intracrânienne et le stress. Bâiller permet aussi de déboucher les oreilles en altitude ou libérer le nerf compressé, suite à une plongée par exemple. Chez les macaques et les hippopotames, le mâle dominant a également ce réflexe juste avant de s’accoupler. Ce qui démontre que d’une certaine manière, le bâillement est lié à la sexualité.
Éventuellement, le phénomène n’est pas sans danger, car il provoque la luxation de la mâchoire s’il est trop ample. Un bâillement excessif peut également indiquer un problème de santé. La prise d’antidépresseurs favorise également le bâillement, jusqu’à atteindre les 200 fois par jour. Bref, bâiller ne signifie pas toujours qu’il est l’heure d’aller sous la couette.
Le bâillement de réplication
Savoir pourquoi on bâille suscite de nombreuses théories, de même que le phénomène de contagion. Car oui, vous l’avez sans doute remarqué : il suffit que quelqu’un baille pour que l’on bâille aussi. D’ailleurs, vous pourrez même avoir ce réflexe en lisant cet article. Comme les rires ou les pleurs, cette contagion fait appel à la théorie de l’esprit, une forme d’empathie émotionnelle involontaire à travers les neurones miroirs. La contagion ne se produit donc que si la personne est réellement attentive à ce qui l’entoure.
Une étude réalisée en 2015 démontre même que les personnes en manque d’empathie, et moins sociables réagissent très peu aux bâillements d’autrui. Seul 3⁄4 de la population subit cette contagion, et encore plus si l’on a un lien affectif avec la personne. Et bon à savoir : bien que tous les vertébrés de ce monde bâillent, cet effet de contagion n’est partagé que chez les grands primates et l’homme.
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